« Il était une fois le SX US » (McCarty)
Publié par La Rédaction le vendredi 10 avril 2020 à 12:30
Dans le livre « Il était une fois le SX américain », le chapitre 9 est consacré aux team managers les plus influents. Après Mitch Payton et Roger DeCoster, il ne faut pas oublier Keith McCarty.
Si Keith McCarty tient les rênes de toute l’activité sportive de la firme Yamaha aux Etats-Unis, il est entré dans l’entreprise dès 1977 comme mécanicien aux côtés de l’américain Bob Hannah. Les outils à la main il a tout gagné avec son pilote et surtout la confiance de ses employeurs. Il se voit rapidement confier la direction de l’équipe officielle de motocross tout en grimpant les échelons petit à petit. Indubitablement, son nom reste associé à celui du pilote vedette auprès duquel il a officié à ses débuts ainsi qu’à une anecdote restée fameuse qui, quarante ans plus tard, est toujours matière à discussion. Lors de la finale du championnat 125cm3 1977 à San Antonio (Texas), Bob Hannah n’est pas encore la superstar qu’il allait devenir. Il ne dispute que sa seconde saison complète mais avait déjà remporté la couronne 125 cm3 l’année précédente s’imposant face à Marty Smith. Cette saison il est engagé sur tous les fronts, 125, 250, 500 cm3 et Supercross. En arrivant à San Antonio, il n’est pas en mesure de conserver sa couronne en 125 cm3 à cause de pépins mécaniques. Son pote Danny Laporte, pilote Suzuki, mène d’ailleurs le championnat depuis l’épreuve initiale.
Un panneau lourd de sens
Toutefois Broc Glover, nouveau venu au sein de l’équipe Yamaha, remporte la 1ère manche et revient alors à cinq petits points du leader. Autrement dit, si Glover gagne la seconde course et que Hannah termine 2ème devant Laporte, ils sont à égalité de points mais Glover remporte la timbale grâce à son nombre plus important de victoires. Les deux Yamaha sont parties en tête mais l’ordre n’est pas le bon : Hannah devance Glover. Les deux pilotes ne s’apprécient guère. Keith McCarty se retrouve dans l’obligation de prendre une décision lourde de responsabilité : il demande à Hannah de laisser passer Glover en vue du drapeau à damiers. Sur son panneau au moment où son pilote passe devant lui il écrit « let Brock bye » (au lieu de « let Broc by » : sans doute était-il tellement gêné qu’il en a commis deux fautes d’orthographe). Hannah s’exécute, Glover gagne et offre le titre à Yamaha. Mais Bob, furieux, quitte le terrain sans repasser par les pits et demeure introuvable pendant une heure. Keith McCarty ne s’est jamais vraiment remis d’avoir dû « trahir » son pilote pour la bonne cause.
Par Stéphan Legrand (avec les éditions Hachette – photos Joe Bonnello).
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JK32
10 avril 2020 à 12:33
J’adore ces anecdotes ? !
Ce genre de méthodes ce fait encore d’ailleurs , n’est ce pas monsieur Savatgy ? ?
mxsxfan
10 avril 2020 à 17:44
Ça c’est toujours fait et ça se fera toujours dans les sports mécaniques c’est inévitable.
PROLINK
10 avril 2020 à 18:45
La légende dit qu’à la suite de ce dénouement, Hannah s’est pointé dans le bureau de Mc Carty dès le lundi matin qui a suivi la course, furax, pour demander une grosse prime qu’il a obtenu.
luc ( Posté via l'application )
10 avril 2020 à 12:42
laporte a finit par être champion du monde 250….. sur Yamaha )))
PROLINK
10 avril 2020 à 18:46
Ouais en 1982, sauf que c’était Yamaha europe et le manager était Heikki Mikkola
Elsinore
10 avril 2020 à 13:07
du coup c’est Mc Carthy qui avait embauché DV…avec un contrat à 7 chiffres ?
CobDaddy
13 avril 2020 à 17:38
6 seulement, jamais 7… Mon premier contrat chez Yam US en 2000 et 2001 était de $400k/an (Fox inclus) et mon dernier (et plus gros) en 2005, $850k/an (que moto, pas de fringues)…
Dirt D
10 avril 2020 à 23:06
A ma connaissance c’est le team manager de l’époque, Kenny Clark, qui a donné l’ordre, Keith n’était qu’un mécano aux ordres. Cela n’a en rien changé à sa relation avec Bob, je les lui connus moins de deux ans après et ils étaient toujours comme les deux doigts de la main ! Keith est resté par la suite (et jusqu’à aujourd’hui) tellement longtemps aux responsabilités qu’il a été régulièrement critiqué mais, pour ma part, j’ai toujours trouvé en lui un interlocuteur loyal, bourru le cas échéant mais toujours humain, franc du collier et également d’une compétence extrême. Ce serait intéressant d’avoir l’opinion de DV à ce sujet.
PROLINK
11 avril 2020 à 19:22
Merci, Xavier de cette précison. Moi aussi j’ai dit une bêtise. Hannah est allé voir le boss de chez Yamaha US de l’époque pour réclamer un » dédomagement » par rapport à son geste et non pas Mc Carthy qui n’était que simple mécano et qui a toujours connu de bonnes relations par la suite avec Hannah.
Dirt D
11 avril 2020 à 22:31
Prolink j’ai employé un euphémisme pour ne pas trop heurter Lebig puisque nous sommes ici chez lui mais, de fait, résumer McCarty à « let Brock Bye » n’est pas seulement injuste (puisque sa responsabilité se limite aux rigolotes mais parfaitement anecdotiques fautes d’orthographe), c’est passer à côté de l’Histoire. Les deux faits controversés impliquant plus directement notre bon Keith ont été 1) sa croisade (en réalité celle de Yamaha mais c’était lui le messager et cette fois il était team manager) contre les motos d’usine au début des 80’s, croisade ayant abouti à l’adoption de la Production Rule (laquelle n’a nullement abouti à la baisse de compétitivité des Honda espérée par Yamaha, au contraire) et 2) le fait qu’il ait irrémédiablement explosé la relation Yamaha-Windham (alors le prospect #1 aux US) en traitant sa petite amie de l’époque (et future mère de ses enfants), Dottie, de « pétasse » (ou quelque chose dans le genre). Keith est définitivement « old school » -pas une injure à mes yeux- mais certainement pas un idiot ni un incompétent, de ce que j’ai pu expérimenter/observer.
CobDaddy
13 avril 2020 à 17:34
Y’a pas beaucoup de mecs dans l’industrie US qui arrivent à la cheville de Keith à part peut être Mitch. Keith, c’est la poigne, la droiteur, les cojones et qu’une seule parole…
MXTAHITI
15 avril 2020 à 05:35
même pas RDC ?