Brian Moreau : « rien n’est terminé »

Publié par La Rédaction le mardi 5 mai 2020 à 10:04

Depuis son retour en France après sa chute au SX de Tampa, Brian Moreau est dans un centre de rééducation. Nous l’avons contacté pour prendre de ses nouvelles. Ca fait du bien. 

LeBigUSA.com : où te trouves-tu en ce moment ? Comment ça va ?
Brian Moreau : Je suis dans le pays de Loire où je travaille ma rééducation. C’est plutôt long, les salles de kiné sont fermées à cause du confinement donc on ne fait pas grand chose. Le rythme de travail est un peu lent. J’aurais vraiment besoin de plus mais c’est très compliqué avec tout ce qu’il se passe en ce moment.

Ca se passe bien quand même ?
Oui dans l’ensemble ça va. Il y a des gens du personnel qui sont plutôt cool mais pour être honnête j’aurais préféré ne jamais avoir eu à les connaître ou alors dans un autre contexte.

Qu’en est-il de ton état de santé ?
Il n’y a rien de négatif car je retrouve de plus en plus de la sensibilité dans mes jambes et mon corps. En revanche je ne bouge aucun membre inférieur mais il faut savoir que sensibilité et motricité sont des choses différentes.

La vie aux Etats-Unis te manque-t-elle ?
Oui bien sûr que la vie américaine me manque. J’ai créé des liens avec plein de personnes. J’ai appris beaucoup de choses. Pour mon sport, je ne pouvais pas rêver mieux pour être honnête. Avec les conditions que j’avais, je ne pouvais pas me sentir dans une meilleure position. Ma famille me manquait énormément mais on allait se retrouver dans tous les cas. C’était un petit mal pour un gros bien. Retourner aux États Unis est l’un de mes objectifs. Je ne sais pas encore dans quelles conditions mais j’envisage de faire de la rééducation là-bas à un moment ou un autre.

Débarquer au sein de l’équipe KTM TLD était un rêve qui se réalisait enfin ?
Surtout après une saison vraiment gâchée si je peux dire. KTM m’avait fait de nouveau confiance. Ils ont cru en moi malgré la saison que j’avais fait. Comme beaucoup de gens le savent c’était mon rêve de rouler chez KTM. Ils m’ont approché en 2018 pour faire le Championnat du Monde en 2019. J’étais encore sous contrat avec l’équipe Kawasaki Bud Racing donc je n’ai pas pu partir. Fin 2019, ils m’ont proposé d’aller aux États-Unis chez Troy Lee Designs qui est l’équipe officielle en catégorie 250. A ce moment-là je n’ai pas beaucoup réfléchi, j’ai foncé. Qui aurait refusé ça ?

Avec qui es-tu resté en contact régulier là-bas ? 
J’ai toujours et très souvent des contacts avec les membres de l’équipe Troy Lee Designs et aussi KTM. Ils sont toujours là pour moi. Je reste leur pilote malgré tout. Rien n’est terminé. Avec Marvin et Mathilde on a crée des liens énormes pour ma part. En arrivant chez eux en Californie, je stressais un peu car je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais ils m’ont intégré à 100%. Ils m’ont aidé pour tout. Je leur dois énormément. Depuis ma chute, Mathilde a toujours été à mes côtés. Ils ne m’ont pas lâché. Sans elle et Marvin, cela aurait été beaucoup moins drôle. On s’appelle tous ensemble régulièrement ainsi qu’avec Tyler Keefe, mon team manager.

Avec le recul, penses-tu que ta chute aurait pu être évitée ?
Honnêtement tu as toujours des choses qui te font dire « si j’avais su je n’aurais pas sauté » mais au final on ne sait pas ce qu’il se serait passé après donc voilà je n’ai rien à regretter.

Depuis ton retour en France, as-tu connu des progrès, des améliorations significatives ?
Depuis ma chute j’ai connu des améliorations au niveau de la sensibilité. Le jour de ma chute je ne sentais plus rien de sous mes bras à mes pieds. Aujourd’hui je ressens beaucoup de choses mais je n’ai encore rien niveau motricité.

As-tu reçu des conseils de la part de pilotes qui connaissent le même type de blessure ?
J’ai eu la chance d’avoir été très soutenu dans le monde du motocross. En effet j’ai eu pas mal de conseils de pilotes qui ont vécu ce genre de blessures mais aucune comparaison n’est possible. Ma blessure est tellement complexe que même les médecins ne la comprennent pas et ne la maîtrisent pas surtout.

T’es-tu fixé des objectifs à long terme et quels sont-ils ? 
Bien sûr que j’ai des objectifs mais tout est tellement incertain que pour le moment dans ma tête tout est très flou. J’ai des hauts et des bas. J’essaie de garder la tête haute malgré tout. Il faut tout faire pour et n’avoir aucun regret parce que la vie est trop courte pour être petite.

Propos recueillis par LeBigUSA.com