Ludovic Macler : « Ne pas attendre pour rouler aux Etats-Unis »

Publié par La Rédaction le samedi 28 décembre 2024 à 08:52

Dix ans après sa 1ère expérience aux Etats-Unis, Ludovic Macler s’inscrit aux 4 premières épreuves de Supercross US 250 sur la côte Ouest. Il vous explique tout.

LeBigUSA.com : Dix ans après ton premier voyage aux États-Unis, pourquoi as-tu décidé de tenter à nouveau l’aventure en SX US en 2025 ?
Ludovic Macler : J’organise des voyages aux Etats-Unis depuis quelques années. J’ai deux groupes de vacanciers qui débarquent chaque année 14 jours pour voir du Supercross et rouler. C’est pour cette raison que je viens souvent dans le pays. Je possède des motos sur place, un endroit pour accueillir les gens, etc. Du coup, mes partenaires en France m’ont suggéré de rouler une dernière fois. Ca coûte quand même un peu d’argent. On a fait les comptes, on a vu que c’était jouable. C’était aussi cool de se lancer 10 ans plus tard alors que j’ai 33 ans.

Participer à 4 épreuves SX US en 250 cm³ demande une préparation intense. Comment t’es-tu préparé pour relever ce défi ?
J’ai un peu d’expérience car j’ai fait pas moins de 30 courses SX aux Etats-Unis. Je sais à quoi m’attendre. Que ce soit sur des pistes de Supercross en France ou en Italie, je fais des manches courtes genre « sprint ». Cette année, je me suis fait un ligament croisé, j’ai failli être amputé d’un doigt et je me suis fait une grosse entorse au pied qui s’est mal soignée. Comme j’ai réalisé que mon corps n’acceptait plus ce que je lui demandais comme effort, mon approche a donc été de laisser un peu la moto de côté pendant 2 mois. Je crois que cela a été bénéfique.

Tu roules sur une Suzuki RMZ250, pourquoi ce choix ? 
Rouler sur une Suzuki part d’une discussion entre le patron d’une concession et Suzuki France. C’était vraiment une plaisanterie au départ. Je leur ai dit que je n’avais pas l’intention de rouler. Un mois plus tard, ils m’ont proposé quelque chose. Je revenais de blessures, cela ne m’intéressait pas. Ils ont insisté quelques semaines plus tard avec une autre proposition que je ne pouvais pas refuser. J’avais d’autres opportunités ailleurs mais le côté « fun » du projet me plaisait. La RMZ 250 n’est pas vraiment au goût du jour mais c’est une bonne moto. Quand j’ai les fesses dessus, j’ai envie de rouler et de prendre du plaisir. Le chassis est génial, je m’amuse.

Abordes-tu cette expérience avec un objectif particulier ?
Je n’ai pas d’objectifs précis à part le fait de me qualifier pour le programme du soir. Je veux rouler comme je sais rouler, aller en finale et me donner à 100% du début à la fin.

Comment as-tu réussi à structurer ton programme aux États-Unis, notamment en termes de logistique et de financement ?
J’ai la chance d’avoir Vincent Pasdeloup qui garde mes motos aux Etats-Unis. Il est mon pied à terre là-bas. Je vais juste emmener mes pièces et mes suspensions de France. Côté financier, mes partenaires s’occupent de tout sans oublier les gens qui ont acheté des pulls, t-shirts, etc. pour soutenir le projet. Tout cela a permis de réunir le budget nécessaire. Sinon sur place, je serai sous l’auvent de l’équipe « The Privateer Paddock » qui file un gros coup de main sur les courses.

Dix ans après ton premier passage en Californie, quels souvenirs te reviennent ?
Quand tu débarques aux Etats-Unis tout seul à 23 ans, tu te rends compte qu’il te manque plein de trucs : pas de rampe pour la moto, pas de caisse à outils, pas de karcher, etc. Comment je vais faire ? Dix ans plus tard, je suis beaucoup mieux préparé. Ce n’est plus la même du tout. J’y vais beaucoup plus sereinement. Sur la piste, je me souviens de la course de San Diego dans la boue. Je fais le 5ème temps chrono. Je me souviens aussi de toutes mes finales… Que du bonheur.

Quels sont les pilotes que tu admires ou que tu as hâte d’affronter sur la piste ?
J’ai hâte de rouler avec les autres français en 250. Anthony Bourdon commence à avoir une belle expérience en SX US. Il y a aussi Clément Briatte et Kevin Ballanger. J’ai plus hâte de rouler avec eux là-bas que les américains en fait. Sinon j’admire Josh Hansen même s’il ne fait plus de compétition. Quand je regarde ses vidéos sur Instagram, il a quand même une sacré classe sur la moto. J’aime bien aussi le pilotage de Christian Craig. Du coup, je pourrais le voir rouler et rêver comme un gosse dans les gradins.

Quel message souhaites-tu transmettre aux pilotes français qui voudraient rouler en SX US ?
J’aimerais leur dire de ne pas attendre pour venir rouler aux Etats-Unis. On est trop en retard en France. Il faut venir voir comment ça se passe ici. On se rend compte qu’ils s’entrainent non-stop sur la piste, à la gym, sur le vélo, etc. Ils ne sont pas là pour enfiler des perles. Ils ont une autre façon de faire. Il ne faut pas attendre d’avoir 23, 24 ans pour s’imprégner de ce mode de vie. Il faut trouver la solution pour y aller tôt. Ce n’est pas la peine de dépenser des fortunes pour participer à l’Elite. Autant venir en Californie pendant deux mois. Si des pilotes sont intéressés, ils peuvent d’ailleurs me contacter. J’ai aidé Clément Briatte pour lui trouver une moto, l’hébergement, les papiers, etc.

Est-ce le moment de remercier ceux qui t’ont filé un coup de main ? En plus, on va pouvoir te suivre sur YouTube ? 
Je veux remercier tous les gens qui m’ont aidé pour le budget même la plus petite aide. Je ne peux pas citer de noms car vous avez été nombreux à me filer un coup de main. J’ai trop peur d’oublier quelqu’un. Ils vont pouvoir me suivre sur la chaine YouTube GBMX. On a prévu 4 vidéos à l’entrainement et pendant les courses. Les vidéos seront aussi sur LeBigUSA.com. J’espère que ça plaira. Je prends l’avion le 1er janvier 2025. J’aurais dix jours pour m’habituer au décalage horaire. Bonnes fêtes de fin d’année 2024. On se voit à Anaheim 1 en 2025.

Propos recueillis par Stéphan Legrand.

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